Ignorer la navigation

2.1. GÉNÉRATION BOOMERANG, QUINCADOS ...

ZOOM SUR LA GÉNÉRATION BOOMERANG

 LA GÉNÉRATION BOOMERANG

ET SI VOUS DEVIEZ RETOURNER VIVRE CHEZ VOS PARENTS ?

Le phénomène est loin d'être négligeable. D'après une étude publiée en 2015 par la revue « Retraite et Société », 7 % des 30-49 ans sont rentrés au bercail et ils sont encore 3 % après 50 ans. Chez les 30-39 ans, leur retour est lié, selon l'Insee, à une rupture familiale dans 31 % des cas, à un licenciement ou un changement de lieu de travail dans 24 % et des problèmes d'argent dans 17 %. On les appelle la « génération boomerang ». Lisez leurs témoignages.

« Aujourd'hui, on en rigole »

Halima, 42 ans, fonctionnaire. 

« J'ai grandi en banlieue parisienne et, à 22 ans, j'ai quitté la maison pour m'installer en Guadeloupe.

Vingt ans après, je suis rentrée en catastrophe avec mon fils de 7 ans à la suite d'une séparation. Je suis fonctionnaire, j'ai pu être mutée. Je me suis retrouvée dans le salon de ma mère, avec mon fils.

A 40 ans, c'est un constat d'échec. On n'avait aucune intimité. Quand des invités venaient, mon fils ne pouvait pas se coucher. Mes frères, mes sœurs, tout le monde avait l'impression que j'étais venue profiter de l'appartement. Pendant cinq ans, ça a été la guerre, des pleurs, des conflits. Je cherchais, mais avec un seul salaire... J'ai fini par trouver un logement dans le même immeuble, six étages plus haut.

Aujourd'hui, on en rigole. On est très proches...»

« Ah, tu sors encore ! »

Patrick, 51 ans, entrepreneur. 

« A 40 ans, j'ai eu un grave accident de moto, j'étais directeur technique d'une société d'informatique à Paris. Dans les deux années qui ont suivi, j'ai fait deux burn-out. J'ai vendu mes parts de la société, j'ai mis mon appartement en vente, j'ai tout quitté en six mois. Je voulais retrouver la tranquillité de la province, donc je suis parti à La Rochelle, chez maman...

Mais ça m'a replongé dans un rapport parent-enfant pas très confortable. Quand je sortais, je me sentais obligé de la prévenir pour qu'elle ne m'attende pas pour dîner. En retour, j'avais souvent droit à une réflexion du genre : Ah, tu sors encore ! ... Moi, dès que j'avais eu mon bac, à 18 ans, j’étais parti ; donc imaginez à 44 ans ! J'ai été content de retrouver mon indépendance après un an et demi. Elle aussi, je crois ! » 

 

Comment faire pour que la cohabitation soit l'occasion d'un véritable échange intergénérationnel
et non d'une guerre des générations sans merci ?

ACTIVITÉ DE COMPRÉHENSION ORALE

LES NOUVEAUX TANGUY : PHÉNOMÈNE RÉEL OU PURE FICTION ?

Regardez les dix premières minutes de l'émission Les décrypteurs. Olivier Galland, sociologue et directeur de recherche au CNRS, y décrypte la réalité du phénomène des Tanguy dans la société française. Répondez aux questions posées.

ENRICHIR SON LEXIQUE

LES ÉPREUVES DE LA VIE

ÉCOUTEZ "MANU", UNE CHANSON DE RENAUD QUI NOUS PARLE DES COUPS DURS DE LA VIE ET DE L'AMITIÉ. ENSUITE, FAITES L'ACTIVITÉ PROPOSÉE.

ACTES DE PAROLE

ACTIVITÉ DE COMPRÉHENSION ÉCRITE

Qui sont les quincados, ces nouveaux quinquagénaires ?


Serge Guérin publie un livre sur les "quincados", ces personnes de 50 ans et plus qui assument leur âge, mais ne veulent pas se comporter comme s’ils étaient vieux.


LISEZ L'ARTICLE SUIVANT ET COMPLÉTEZ LES QUESTIONS POSÉES À SERGE GUÉRIN À L'AIDE DU MENU DÉROULANT (Attention, il y a deux intrus) :

Serge Guérin : « C’est un mot apparu en 2013 dans une étude de l’institut Ipsos pour désigner les 45/60 ans. Ces nouveaux quinquas sont des actifs en bonne santé qui ont pris conscience d’une chose : avec l’accroissement de l’espérance de vie, ils seront encore là dans 30 ans. Ils décident de réinventer leur vie. On aurait pu appeler les quincados "la génération rebond". En effet, à cet âge, le quinqua s’est déjà pris une "claque" dans les gencives à titre personnel, familial, ou professionnel. Par exemple, dans l’entreprise : dès 45 ans, on va vous traiter de senior. Or, à cet âge-là, la retraite est dans plus de 15 ans. Ces quinquas vont décider de ne pas subir, de prendre en main leur reconversion vers des métiers qui ont souvent plus de sens. [...]

Serge Guérin : « Les quincados ne jouent pas aux jeunes, ne se complaisent pas dans une adolescence superficielle. Ils ne regardent pas du tout vers le passé en refusant de grandir. Ce ne sont pas des faux jeunes. D’ailleurs en ville, ils se distinguent : les faux jeunes prennent la trottinette et le quincados, le vélo.

En résumé, le quincado est parfaitement adulte, mais il ne veut pas forcément de l’image de cet âge qu’on lui propose. A 50 ans, il ne veut pas se comporter comme un pré-retraité. » 

Aristote disait que la cinquantaine, c’était le sommet de la vie, avec une vision de la vie comme un arc. Précisément, il disait : « Le sommet de la vie, c’est 35 ans pour le corps, et 49 environ, pour l’esprit ». Ce milieu ou sommet de vie, correspond à la maturité.

La maturité est un mot très étrange. Quand on n’en a pas, c’est un défaut, mais quand on en a, ce n’est pas une qualité. Le fruit mûr, c’est le fruit qu’il faut manger avant qu’il ne pourrisse. Le moment du sommet de l’existence, c’est un moment incertain.

Serge Guérin : « Avoir cinquante ans, c’est prendre conscience que pendant toute notre existence, on a eu comme projet de grandir. Il fallait pour ça, conquérir une reconnaissance sociale, avoir un salaire, fonder une famille, posséder une maison… Les apparats de l’adulte. Et à un moment donné, on les a. Et on s’aperçoit que ça ne suffit pas. Aristote a raison quand il parle de 35 ans : nous avons tous rajeuni de 15 ans ! Quelqu’un qui a 50 ans aujourd’hui ressemble plus à quelqu’un qui avait 35 ans en 1959. 

Comme le quincado n’est pas un faux jeune, c’est quelqu’un qui se dit qu’il a un capital à maintenir pour les trente ans qui viennent. En termes intellectuels (formation etc. …) et en termes physiques (régime, bio, marathon) avec le plaisir parfois de le faire avec ses propres enfants.  Certains disent même qu’ils sont en meilleure forme qu’à 30 ou 40 ans parce qu’à cet âge-là, le sport, c’était surtout à la télé en s’ouvrant une bière.

Coté séduction, ils se disent « ce n’est pas parce que j’ai 50 ans et un jour que je devrais m’interdire d’être amoureux », comme dans le reste, ils s’autorisent à être eux-mêmes."


Serge Guérin : Je dirais que ce sont des gens qui peuvent se sentir jeunes, avec l’expérience en plus. Ce sont des bobos qui ont le sens du tragique. Ils savent qu’à la fin, ils meurent. Mais en attendant, ils se disent : Je ne vais pas m’ennuyer. Je préfère le risque des ennuis, plutôt que l’ennui. 

Mais ils sont adultes. Ils font le boulot : vis-à-vis des plus jeunes, des plus âgés qu’ils vont aider… Ils sont là pour leurs enfants et parfois leurs petits-enfants. Ils sont dans la responsabilité. L’idée : Ce n’est pas parce que j’ai envie de voir ma vie de manière plus joyeuse que je nie la réalité. 

En gros, il y a l’adolescence, puis la maturescence : elle est infinie presque, même si on sait qu’à un moment il y a la sénescence. La vie humaine moderne est conçue comme ça et c’est une bonne nouvelle." 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/qui-sont-les-quincados-ces-nouveaux-quinquagenaires-3860765

L'âge, c'est juste un chiffre.

Sophie, 58 ans

L'expression, ce n'est plus de ton âge, très peu pour moi !

Vincent, 49 ans
 

Activer le JavaScript